Changement d’heure et sommeil

Sommeil / Société

Ce 31 mars dans la nuit, nous changeons d’heure. Si le passage à l’heure d’été symbolise le retour des beaux jours et les longues soirées ensoleillées à venir, il a un impact beaucoup moins positif sur notre sommeil…

Le sommeil, un rythme à respecter

On le sait désormais, l’organisme a besoin de régularité pour bien dormir et récupérer.

Le corps et le cerveau fonctionnent en effet selon le rythme circadien, notre petite horloge biologique, qui répond à des cycles précis. Il est donc essentiel de les respecter, afin de ne pas dérégler cette mécanique bien huilée... 

Pour résumer, se coucher et se lever tous les jours aux mêmes heures permet au cerveau d’identifier parfaitement le moment où il doit activer le processus du sommeil ou de l’éveil. Si nous contrarions ces signaux, en les ignorant ou en les décalant, nous prenons le risque de perturber ce nécessaire équilibre et d’en subir directement les conséquences (baisse d’énergie, insomnie, somnolence). C’est par exemple ce qui arrive lorsque nous veillons inhabituellement trop tard ou que nous voyageons et sommes confrontés au décalage horaire. Mais également deux fois par an, à l’automne et au printemps…

L’impact du changement d’heure sur notre sommeil 

À chaque équinoxe, nous remettons les pendules à l’heure. Ou plutôt, nous jouons avec les aiguilles de notre horloge interne, ce qui se répercute directement sur notre sommeil et donc notre santé. Lors de l’équinoxe d’automne, qui a lieu dans la seconde quinzaine du mois de septembre, nous passons à l’heure d’hiver c’est-à-dire que nous reculons d’une heure. Et lors de l’équinoxe de printemps, pendant la seconde quinzaine du mois de mars, nous passons à l’heure d’été où cette fois nous avançons d’une d’heure.

Ces ajustements temporels ne sont pas sans conséquences pour l’organisme qui fonctionne sur un long cycle d’environ 24 heures. Lorsque celui est artificiellement allongé ou raccourci, le cerveau doit progressivement le réajuster. Pendant plusieurs jours, nous risquons donc de voir tout notre équilibre perturbé et d’en subir les désagréments : troubles de l’appétit, de l’humeur, de l’attention, et bien sûr du sommeil avec difficultés d’endormissement, insomnies et grosse fatigue à la clé. A fortiori lors du passage à l’heure d’été, puisque nous réduisons notre temps de sommeil d’une heure…

Mais alors, pourquoi s’imposer cela ?

A la bonne heure !

L’idée de changer d’heure, dans une optique d’économie d’énergie, a été adoptée par de nombreuses nations dès le début du siècle dernier. Les tout premiers à mettre en place ce nouveau système furent l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis, rejoints au fil des ans par la plupart des pays connaissant des variations d’ensoleillement en fonction des saisons.

En France, l’heure d’été est abandonnée en 1945 après la libération, mais le choc pétrolier de 1973 change à nouveau la donne : afin de réduire les besoins en électricité le soir et donc d’économiser de l’énergie, l’heure d’été est rétablie dès 1976. 

Finalement, les bénéfices économiques de l’instauration d’une heure d’été se sont révélés très limités, tandis que les dégâts sur la santé sont malheureusement vérifiés…

Le changement d’heure remis en question ?

Progressivement, beaucoup de pays à travers le monde abandonnent le changement d’heure et après de nombreux débats, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de la suppression définitive du changement d’heure, effective dès 2021.

Chaque état membre ayant la responsabilité de décider sur quel fuseau horaire se caler, il reste encore à déterminer quelle heure est la plus adéquate à garder. 
Heure d’hiver, heure d’été ?

La grande consultation lancée fin février par l’Assemblée Nationale a permis aux Français de voter en majorité pour l’heure d’été. Une façon de profiter plus longtemps du soleil et des longues soirées estivales… Mais de voir le jour se lever bien plus tard le matin ! L’heure d’hiver est en réalité plus proche de l’heure solaire, et donc mieux adaptée à notre biorythme naturel. En attendant de statuer sur le sujet, ce week-end, il faudra encore se résigner à « perdre » une heure...

Conseils pour aborder le changement d’heure en douceur 

Pour minimiser les effets de ce nouveau passage à l’heure d’été, il est conseillé de modifier graduellement ses horaires de sommeil, en se couchant en se levant progressivement un peu plus tôt chaque jour durant la semaine précédant le changement. Un conseil à ne pas négliger, surtout si vous faites partie d’une catégorie de personnes les plus vulnérables aux effets du changement d’heure (bébés et jeunes enfants, personnes âgées, personnes sujettes à l’insomnie ou souffrant de troubles du sommeil…)

Respecter une bonne hygiène de vie et de sommeil et s’exposer au maximum à la lumière extérieure aidera ensuite l’organisme à se recaler naturellement et en douceur. En moyenne, il faut compter une semaine pour se réadapter au nouvel horaire.

 

Que cela ne vous empêche pas de profiter de cette belle fin de semaine et d’attaquer la prochaine semaine en pleine forme… Ou pas !

 

(Crédit photo : Bryce Barker via Unsplash)